parfaite, nous qui ne possédons rien. Nous avons la gaieté pour nourriture, et nous sommes pareils aux Dieux éblouissants. Le moine qui demeure en un lieu solitaire garde une âme pleine de paix, et, contemplant de son œil clair la vérité, il goûte un bonheur surhumain. »
Ayant, par de telles paroles, consolé le roi Çouddhodana, le Bienheureux quitta Kapilavastou et revint à Râjagriha.
XVII
Le Maître était à Râjagriha quand y arriva un riche marchand de Çrâvasti, nommé Anâthapindika. Anâithapindika était très pieux, et, dès qu’il eut appris qu’un Bouddha habitait dans le Bois des bambous, il brûla du désir de le voir.
Un matin, il se rendit au Bois, et, dès qu’il y fut entré, une voix divine le guida vers le Maître. Il fut accueilli par des paroles bienveillantes, il fit un don magnifique à la communauté, et le Maître lui promit d’aller bientôt à Çrâvasti.
Quand il fut de retour chez lui, Anâthapindika se demanda où il pourrait recevoir le Bienheureux. Ses jardins ne lui semblaient pas dignes d’un pareil hôte. Le plus beau parc de la ville appartenait au prince Jéta : il résolut de l’acheter.