Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/180

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min de Râjagriha, où l’attendait le roi Vimbasâra.

Or, comme il se reposait dans un village, à mi-route, il vit sept hommes qui venaient à lui. Il les reconnut : six étaient de ses parents ; ils se nommaient Anourouddha, Bhadrika, Bhrigou, Kimbila, Devadatta et Ananda, et ils étaient des plus puissants et des plus riches parmi les Çâkyas ; le septième était un barbier, du nom d’Oupâli.

Anourouddha s’était dit un jour qu’il était honteux pour les Çâkyas qu’aucun d’eux n’eût suivi le Bouddha, et il avait résolu de donner un pieux exemple. Il crut bon de ne point taire son projet, et il s’en ouvrit d’abord à Bhadrika, qui était son meilleur ami. Bhadrika approuva fort Anourouddha, et même, à la réflexion, il pensa qu’il devait l’imiter. Ananda et Bhrigou, Kimbila et Devadatta s’étaient, eux aussi, laissé persuader, les uns par Bhadrika, les autres par Anourouddha, que nul état n’était préférable à celui de moine.

Les six princes se mirent donc en route pour joindre le Bouddha ; mais, à peine étaient-ils sortis de Kapilavastou, qu’Ananda dit à Bhadrika :

Eh quoi, Bhadrika, tu veux vivre la vie sainte, et tu as gardé tes bijoux ? »

Bhadrika rougit d’abord ; mais il vit qu’Ananda n’avait, non plus que lui, dépouillé ses parures ; il rit alors, et répondit seulement : « Regarde-toi, Ananda. »