Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/207

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n’a jamais vu ma fille. Peut-être ne la refusera-t-il pas. » Et il le manda au palais.

Ganga fut très flatté de l’offre que lui fit Prasénajit. Il était pauvre de naissance, il s’était enrichi par le commerce, et jamais il n’avait songé qu’il pût épouser une princesse. Il accepta donc le mariage proposé.

« Eh bien, dit le roi, tu viendras cette nuit même au palais et tu emmèneras ma fille dans ta demeure. »

Ganga obéit. La nuit était obscure, et le mariage se fit sans que le fiancé eût vu la fiancée. Viroupâ suivit Ganga dans sa maison.

Le lendemain, le mari vit sa femme. Elle l’effraya par sa laideur. Il eut bien voulu la chasser, il n’osa ; il craignait la vengeance du roi. Il la garda chez lui, mais il l’enferma étroitement ; elle ne pouvait sortir, pour quelque raison que ce fût.

Elle était très malheureuse. Elle donnait en vain à son mari des signes constants d’affection, il ne lui témoignait qu’horreur et mépris. Il ne la regardait point. Il lui parlait à peine. Et Viroupâ sentait qu’elle était seule dans le monde.

Un jour, Ganga fut invité à une fête que donnaient certains de ses amis. « Qui n’amènera pas sa femme, disait-on, paiera une amende de cinq cents pièces d’or. »