— Cet homme, Ciñcâ, est notre plus cruel ennemi. Il nous traite indignement et il aspire à tuer notre pouvoir. Or, tu as foi en nous : lève-toi et prends notre défense. Elle pourra s’enorgueillir, celle qui aura vaincu le vainqueur ; elle sera illustre parmi les femmes, et le monde entier l’acclamera. »
Ciñcâ fut séduite par les paroles des ascètes ; elle promit que bientôt le Bouddha serait, par toute la terre, honni et haï.
Tous les jours, à l’heure où sortaient ceux qui avaient écouté l’enseignement du Maître, elle allait vers le parc de Jéta. Elle était vêtue d’un rouge éclatant, et elle avait les mains pleines de fleurs. Si, par hasard, on lui demandait : « Où vas-tu ? » elle répondait : « Que t’importe ? » Arrivée près du parc, elle attendait un moment où elle fut solitaire ; alors, loin d’entrer dans le domaine du Bouddha, elle se dirigeait vers la demeure des ascètes méchants. Là, elle passait la nuit ; mais, dès l’aube, elle se rendait à la porte du parc : elle faisait que les fidèles matineux l’aperçussent, puis, à pas lents, elle s’éloignait, et à ceux qui lui demandaient : « D’où viens-tu si matin ? » elle répondait : « Que vous importe ? »
Au bout d’un mois, elle changea ses réponses. Elle disait le soir : « Je vais au parc de Jéta, où le Bienheureux m’attend, » et, le matin : « Je