Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/219

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la loi, médite-la ; tes méditations te seront pleines de charmes. Nous, nous saurons bien où aller ; nos querelles ne nous empêcheront pas de trouver notre chemin. Médite, et tais-toi. »

Le Maître ne s’irrita point. Il voulut parler. On l’en empêcha. Il vit alors qu’il n’aurait pas raison des moines de Kauçâmbî : ils semblaient tous en proie à quelque folie subite. Le Maître résolut de les abandonner, mais, d’abord, il leur dit :

« Heureux qui possède un ami fidèle, heureux qui possède un ami subtil. Quels obstacles ne vaincront pas deux amis dont l’esprit est sage ? Mais qui n’a point d’ami fidèle ressemble à un roi sans royaume : qu’il marche, celui-là, dans l’âpre solitude, pareil à l’éléphant dans la forêt farouche. Mieux vaut voyager seul qu’accompagné d’un fou. Que l’homme sage suive un sentier solitaire, qu’il évite le mal et qu’il garde le calme, pareil à l’éléphant dans la forêt farouche. »

On le laissa partir. Et il alla dans un village, où il savait trouver son disciple Bhrigou. Bhrigou l’accueillit avec joie, et il fut quelque peu réconforté. Puis, Anourouddha, Nanda et Kimbila le rejoignirent. Ils lui donnèrent des marques nombreuses de respect et d’amitié ; ils étaient unis entre eux. Et le Maître pensait : « Il en est donc parmi mes disciples, qui m’aiment et qui ne se querellent pas. »