Le roi fit appeler son prêtre domestique. Il lui énuméra toutes les qualités que le prince voulait trouver en une femme, pour l’épouser. Puis :
« Va, dit-il, va, brahmane. Entre dans toutes les maisons de Kapilavastou ; regarde les jeunes filles et les interroge. Et celle en qui tu reconnaîtras les qualités voulues, tu l’amèneras au prince, fut-elle de la dernière caste. Mon fils ne cherche pas le rang ni la richesse, il ne cherche que la vertu. »
Le prêtre s’en alla par la ville de Kapilavastou. Il entrait dans les maisons, il voyait les jeunes filles, il leur posait des questions habiles ; et il n’en trouvait pas une qui fut digne du prince Siddhartha. Enfin, il arriva chez Dandapâni, qui était de la famille des Çakyas. Dandâpani avait une fille nommée Gopâ. Le prêtre, à la voir seulement, fut charmé, tant elle était belle et gracieuse ; il causa quelque peu avec elle, et il ne put douter de ses vertus.
Le prêtre revint près du roi Çouddhodana.
« Seigneur, s’écria-t-il, j’ai vu une jeune fille qui pourra devenir la femme de ton fils.
— Chez qui l’as-tu vue ? demanda le roi.
— Elle est la fille du Çakya Dandapâni, » répondit le brahmane.
Mais, quelque confiance qu’il eut en son prêtre domestique, Çouddhodana hésitait encore à mander Gopâ et Dandapâni. « L’homme le plus sage peut