Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/68

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sant, toi dont la voix était si douce, toi qui avais toute la force et toute la grâce, toute la science et toute la vertu ! quand tu me parlais, je croyais entendre les chansons les plus belles, et, quand je me penchais vers toi, je respirais le parfum de toutes les fleurs. Loin de toi, maintenant, je pleure. Où Kanthaka, le cheval fidèle, t’a-t-il conduit ? Que deviendrai-je ? Mon guide s’en est allé. Me voici pauvre. J’ai perdu mon trésor. Il était mes yeux ; je ne vois plus la lumière, je suis aveugle. Ah, quand reviendra-t-il, celui qui faisait ma joie ? »

Mahâprajâpatî vit les joyaux qu’avait rapportés Chandaka. Elle les regarda longuement. Elle pleura. Elle prit les joyaux ; elle sortit du palais.

Elle pleurait toujours. Elle alla au bord d’un étang, elle regarda les joyaux, une fois encore, et elle les jeta dans l’eau.

Kanthaka était rentré dans les écuries. Les autres chevaux, heureux de son retour, hennissaient amicalement. Mais il ne les entendait pas, il ne les voyait pas. Il était tout triste. Il eut quelques gémissements, et, tout à coup, il tomba, mort.



XV


Siddhârtha était entré dans l’ermitage où le pieux Arâta-Kâlâma enseignait le renonce-