Je les ai rejetés comme on rejette un fétu de paille sèche. Les désirs passent comme les fruits des arbres, ils sont mobiles comme les nuages du ciel, ils sont perfides comme la pluie, ils sont changeants comme le vent ! Des désirs naît la douleur ; jamais un homme n’a satisfait tous ses désirs. Mais ceux qui cherchent la sagesse, qui méditent la loi vénérable, ceux-là vivent dans le calme. Qui boit de l’eau salée augmente sa soif ; de celui qui fuit les désirs la soif est apaisée. Je ne connais plus les désirs. Je veux connaître la bonne loi. »
Le roi dit :
« Quel est ton pays, ô mendiant ? Où est ton père ? Où est ta mère ? Quelle est ta caste ? Ta sagesse est grande. Parle.
— Peut-être, ô roi, connais-tu le nom de la ville de Kapilavastou ? Elle est prospère entre toutes. Mon père Çouddhodana y règne. Je l’ai quittée pour errer et mendier. »
Le roi répondit :
« Bonheur à toi ! Je suis heureux de t’avoir vu. Une ancienne amitié nous lie aux tiens. Sois bienveillant pour moi, et quand tu connaîtras la loi, daigne, ô maître, me l’enseigner. »
Par trois fois, il salua le héros, et il rentra dans Râjagriha.
Le héros apprit que, près de Râjagriha, vivait