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Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/75

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d’elle, et elle craignit pour la vie de son enfant. Dans un cortège d’Apsaras elle descendit sur le bord de la Nairañjanâ ; elle vit Siddhârtha, raide, inerte, et elle pleura.

Elle dit :

« Quand tu naquis dans le jardin, on m’affirma, ô mon fils, que tu contemplerais la vérité. Plus tard, Asita prédit que tu délivrerais le monde. Toutes les prédictions sont mensongères. Tu ne t’es pas illustré par de royales conquêtes, tu n’as pas atteint la science suprême ! Tu es mort, solitaire, tristement. Qui te secourra, ô mon fils ? Qui te rappellera à la vie ? Pendant dix lunes, je t’ai porté dans mon sein, ô mon diamant, et, maintenant, je n’ai plus qu’à gémir. »

Elle jeta des fleurs sur le corps de son fils ; et voici qu’il fit un mouvement, et qu’il parla d’une voix douce :

« Ne crains rien, ma mère : ta peine n’aura pas été inutile ; Asita ne t’a pas menti. Que la terre se brise, que le Mérou s’engloutisse dans les eaux, que les étoiles pleuvent sur la terre, je ne mourrai pas. Seul, parmi les hommes, je survivrai au désastre du monde ! Ne pleure pas, ma mère ! Le temps est proche où j’atteindrai la science suprême. »

Mâyâ sourit aux paroles de son fils ; elle le salua trois fois, et elle remonta au ciel, tandis que chantaient les luths divins.