Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/98

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Or, deux frères, Trapousha et Bhallika, s’en revenaient vers les pays du nord. Tous deux étaient marchands ; ils étaient suivis de cinq cents chariots. Comme ils approchaient de l’arbre, ils virent que les chariots s’arrêtaient ; on avait beau encourager de la voix ou piquer de l’aiguillon les bêtes qui les traînaient, elles ne pouvaient faire un pas. Les roues s’enfonçaient jusqu’au moyeu. Trapousha et Bhallika s’effrayèrent. Mais un Dieu leur apparut, qui les rassura et leur dit :

« Faites quelques pas, ô marchands, et vous verrez celui à qui vous devez rendre hommage. »

Trapousha et Bhallika aperçurent le Bienheureux. Sa face brillait. Ils se demandèrent :

« Est-ce le Dieu d’un fleuve ? Le Dieu de la montagne ? Est-ce Brahmâ lui-même ? »

Mais, à examiner ses vêtements, ils pensèrent :

« C’est quelque moine, sans doute ; et peut-être a-t-il besoin de nourriture ? »

Trapousha et Bhallika allèrent au chariot des vivres ; ils y trouvèrent des gâteaux de farine et de miel, et ils vinrent les offrir au Bouddha.

« Prends, saint homme, dirent-ils ; prends et sois-nous bienveillant. »

Or, le Bienheureux n’avait pas de vase où recevoir les aumônes. Il était fort embarrassé. Les Dieux qui veillent aux points cardinaux virent