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Page:Hervey - La Famille de Mourtray T1.djvu/20

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Mourtray la lui fit envisager comme un signe précieux et respectable d’antiquité ; il lui persuada aussi facilement qu’un enclos de trente acres de prairies négligées, avoit toute l’apparence d’un parc, et qu’une petite plantation d’ifs et de sapins, à laquelle aboutissoit un potager entouré de murailles de terre, pouvoit le disputer aux lieux de plaisance les plus renommés des trois royaumes. Enfin, l’admiration des deux époux s’épuisoit à l’aspect d’un taillis qui bornoit leur domaine, et qui étoit réellement joli, ou qui peut-être le paroissoit parce que c’étoit le seul que l’on trouvât à plusieurs milles de distance.

Mais tel est l’ordre naturel des choses ; le plus haut période de l’engouement est bientôt suivi de son déclin. Conserver au même degré ses affections dans le cours monotone d’une vie tranquille,