Page:Hervey de Saint-Denys - Poésies de l’époque des Thang, 1862.djvu/111

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li-taï-pé


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Ce nom, qui passera pour la première fois peut-être sous les yeux de ceux qui voudront bien me lire, est depuis plus de mille ans si populaire à la Chine, qu’on l’y trouve partout inscrit, dans le cabinet du lettré comme dans la maison du laboureur, sur les rayons des bibliothèques ou sur les panneaux des plus pauvres murailles, sur les bronzes, sur les porcelaines et jusque sur les poteries d’un usage journalier. Il n’est point de genre que n’ait abordé le génie fécond du poète que ce nom représente, et, tandis que l’étudiant relit ses vers, le paysan redit ses chansons.

Li-taï-pé, que l’on appelle aussi par abréviation Li-pé, était né dans le Sse-tchouen, l’an 702 de notre ère. Li était son nom de famille ; taï-pé, littéralement grand éclat, un surnom que sa mère lui donna dès sa naissance, parce qu’elle avait cru remarquer, dans le temps même où elle le conçut, que l’étoile brillante qui précède le lever du soleil jetait un éclat extraordinaire.

Il fit des études très fortes, obtint le grade de docteur à vingt ans, et occupait déjà le premier rang parmi les érudits et les poètes de sa province, lorsqu’il résolut de se rendre à la capitale, où la protection que l’empereur Ming-hoang accordait aux lettres attirait de toutes parts les hommes de talent. La première des an-