Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/107

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peut beaucoup nuire au nouveau, tout au moins aussi longtemps que le nouveau lui-même n’est pas assez fort pour jeter par-dessus bord les « gens pratiques » avec leurs idées caduques.

Lorsque le temps des chemins de fer fut arrivé pour l’Europe, il se trouva des « gens pratiques » qui dénoncèrent la construction de certaines lignes comme insensée, « parce qu’il n’y avait pas même assez de voyageurs pour la diligence ». On ne connaissait pas encore, alors, cette vérité qui aujourd’hui nous apparaît comme élémentaire : à savoir que ce ne sont pas les voyageurs qui font surgir le chemin de fer ; mais que c’est, au contraire, le chemin de fer qui fait surgir les voyageurs, en admettant sans doute comme reconnue l’existence du besoin qui sommeille.

Dans la catégorie de ces doutes « pratiques » qui précédèrent l’établissement des chemins de fer, appartiendront les hésitations de ceux qui ne peuvent pas se repré-