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Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/133

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pour cause ne doit plus être commis. C’est là, d’ailleurs, l’un des pires stigmates d’une civilisation où, de la table des riches, l’on jette aux chiens des friandises.

L’Assistance par le travail donne par conséquent du travail à chacun. A-t-elle donc un débouché pour les produits ? Non. Tout au moins, elle n’a pas de débouché suffisant. Voilà le vice de l’organisation existante. Cette assistance travaille toujours avec perte. Assurément, elle s’y attend. Car c’est un établissement de bienfaisance. L’aumône se présente comme la différence entre les frais avoués et le produit de la vente. Au lieu de donner deux sous au mendiant, elle lui donne un travail sur lequel elle perd deux sous. Mais le mendiant loqueteux, qui est devenu un noble ouvrier, gagne 1 fr. 50. Pour 10 centimes, 150 ! Cela s’appelle multiplier quinze fois une bienfaisance qui a cessé d’être humiliante. Cela s’appelle faire d’un milliard quinze milliards.