Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nisme politique avec une clarté telle que le programme de Bâle semble être la codification pure et simple de sa brochure. Par contre, les idées les plus originales de Herzl en matière de droit public et de colonisation, le gestor, la charte, la transplantation en masse, se sont montrées irréalisables... Mais la grandeur de Herzl est d’un autre ordre et dépasse infiniment toutes les formules politiques et tactiques. Il a apporté au sionisme ce que ni Hess, ni Pinsker, ni Birnbaum ne pouvaient lui donner : le facteur personnel, la foi communicative, la suggestion féconde. Pour saisir sur le vif le secret de cette influence, pour ainsi dire magnétique, exercée par Herzl avant même qu’il ne se fût jeté dans la bataille sioniste, et ne lui ait imprimé une allure décisive, il faut lire une lettre exquise qu’Arthur Schnitzler, le dramaturge et romancier autrichien bien connu, qui fut le condisciple de Herzl à l’Université de Vienne, lui adressa vers 1892, et l’on reconnaîtra que Herzl était de toute éter-