Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/96

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l’amélioration de l’état de choses actuel sur la bonté de tous les hommes écrirait en effet une utopie !

J’ai déjà parlé de notre « assimilation ». Pas un seul instant je ne dis que je la désire. Notre personnalité ethnique est historiquement trop notoire, et, malgré toutes les humiliations, trop haute, pour que sa disparition soit désirable. Peut-être pourrions-nous nous fondre partout, sans laisser de traces, dans les peuples qui nous environnent, si l’on nous laissait seulement tranquilles pendant deux générations. Mais on ne nous laissera pas tranquilles. Après de courtes périodes de tolérance, l’hostilité contre nous se réveille toujours et sans cesse. Notre prospérité semble contenir quelque chose d’irritant, parce que le monde était habitué depuis de nombreux siècles à voir en nous les plus méprisables des pauvres. En outre, soit par ignorance, soit par étroitesse d’esprit, on ne remarque pas que notre pros-