Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/101

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tion ? Un tel développement de l’Église n’a rien que de parfaitement normal. Ce n’est pas en poursuivant, conformément au plan, la construction d’un édifice, mais bien plutôt en le laissant inachevé qu’on en compromet la solidité. Le mouvement plymouthiste peut aussi servir à nous éclairer sans ce rapport. Ne semble-t-il pas nous indiquer comme au doigt les endroits où l’édifice est resté inachevé, où il a besoin d’être restauré et consolidé ?

L’unique fondement de notre espérance, en nous mettant à cette œuvre, doit être la confiance. dans le Seigneur qui n’abandonne jamais l’Église, lorsqu’elle soupire après son se cours et se soumet à ses directions suprêmes. Le Seigneur semble lui-même par des faits positifs vouloir nous fortifier.

Il s’en faut bien que l’église nationale vaudoise ne sait plus qu’une masure ou, comme tel dirait, un arbre mort. Pour se convaincre qu’elle ne manque pas de sève, il n’y a qu’à jeter les yeux sur les beaux et bons fruits du ministère de tel pasteur, sur les œuvres chrétiennes dues à l’activité de sociétés libres. — Le 26 mai 1845 pourrait bien devenir, par la grâce toute-puissante de Dieu, pour l’église nationale vaudoise, le commencement d’une nouvelle époque, riche en bénédictions spirituelles, accompagnées, il est vrai, peut-être, de luttes et de dangers.

Mais avec tout cela il manquera à l’église vaudoise un rempart contre l’hérésie et à sa restauration un élément essentiel, tant qu’elle n’aura qu’une teinture de théologie. C’est là une lacune que les esprits pénétrants commencent à sentir. Voici comment l’a publiquement signalée un Vaudois éclairé, qui a passé par le réveil religieux et s’est ensuite élevé à des vues impartiales sur ce mouvement :

« Un double caractère de notre réveil religieux c’est d’être