Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/23

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se rangea modestement lui-même à ses côtés pour entrer, sous ses auspices, dans une nouvelle ère spirituelle.

Les seuls méthodistes bien prononcés dans le sens wesleyen qui s’étaient précédemment déjà détachés d’O., continuèrent à former un corps, et ils trouvèrent bientôt un nouveau soutien dans la personne de M. Cook, digne ecclésiastique, qui, fidèle aux traditions wesleyennes, évita de heurter l’église nationale et se concilia même bientôt la confiance de plusieurs ministres de cette église. Les Darbystes, au contraire, le traitèrent, lui et ses Wesleyens, avec une aigreur à laquelle cette petite congrégation doit peut-être de subsister encore.

On avait fait venir M. Darby à Lausanne, pour renverser le méthodisme : il vint, et fit ce qu’on voulait de lui. Mais il se trouva que ce triomphe n’était à ses yeux qu’une opération préliminaire, par laquelle il préludait à l’accomplissement de sa véritable mission. On vit dès lors son plan se dérouler et se réaliser de succès en succès, et on ne peut considérer l’ouverture surtout de cette espèce de campagne spirituelle, sans admirer l’habileté vraiment stratégique de cet homme qui, trouvant à son arrivée les esprits tout abattus par les tristes vicissitudes du temps présent, commença, la prophétie biblique à la main, par entraîner son monde à la contemplation du glorieux avenir de l’Église.

Les admirateurs de M. Darby avaient déjà fait circuler dans leurs sociétés l’opinion qu’on avait jusqu’alors mal compris les prophéties, et faussement appliqué à l’Église de Dieu, en général, bien des prédictions relatives aux seuls Juifs. « M. Darby, se disait-on, nous débrouille enfin ce tissu de difficultés : il nous fait jouir des magnifiques promesses de