Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/43

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côté, que ce n’est plus qu’une institution humaine indifférente au salut des âmes ; et, d’un autre côté, que sa chute n’est guère autre chose que l’expiration du temps de la grâce, du moins pour l’immense majorité de ceux dont se compose l’humanité chrétienne. Du reste, il est fort difficile de se faire une idée nette et claire de ce que veut dire M. Darby ; il est possible que lui-même ainsi que ses adhérents se trouvent dans la même perplexité. Si l’économie actuelle, l’économie de la grâce est ruinée, comment peut-on être sauvé ? Car il ne s’agit pas seulement de l’Église, mais de la nouvelle alliance sur laquelle elle est fondée. Est-ce que Dieu inaugure maintenant une nouvelle économie, celle du St.-Esprit ? M. Darby ne le dit pas et peut-être que l’idée ne lui en est pas encore venue. Mais des hommes qui poursuivaient une tendance analogue à la sienne, sont arrivés à diverses époques de l’histoire du christianisme à de pareils résultats. Toutefois il est peu probable, nous l’avouons, que Darby y arrive ; car ils ne peuvent guère s’accorder avec ses idées sur l’expiration presque totale du temps de la grâce et avec le mépris orgueilleux qui le pousse à porter ses jugements réprobateurs sur la chrétienté. La fin, le résultat des considérations auxquelles il se livre, ne peut être que l’attente toute prochaine du jugement et de la seconde venue de Christ.

Nos lecteurs ont d’ailleurs pu se convaincre que toute l’argumentation de M. Darby que nous venons de présenter, repose sur l’interprétation fautive du passage (Rmains, XI, 22.) « Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu ; la sévérité sur ceux qui sont tombés ; et la bonté envers toi, si tu persévères en sa bonté ; car autrement tu seras aussi coupé (retranché). » Darby substitue, comme nous l’avons vu plus haut, les choses aux personnes.