trouvent encore attachés à elle[1] ? Certains chrétiens n’ont-ils pas voulu voir dans le réveil religieux qui s’était manifesté au sein de l’église, quelque chose de passablement analogue à l’apparition des premiers chrétiens au milieu du paganisme ? Et cette attitude provoquante, cet air de chercher la persécution, que quelques hommes du réveil s’étaient hâtés de prendre, bien, des gens n’y voient-ils pas, encore à l’heure qu’il est, la marque la plus sûre, pour ne pas dire la seule indubitable, d’un christianisme vivant et décidé ? Il n’en est pas autrement aux yeux des frères de Plymouth, qui font de cette manière de braver le monde une espèce d’œuvre méritoire. Nous ne laisserons pas non plus oublier la trop grande importance qu’on attachait dans les commencements du réveil aux réunions d’édification. Tel pasteur qui ne se hâtait pas d’en ouvrir, passait, sans autre examen, pour un pasteur peu fidèle, aux yeux de certaines personnes animées d’un zèle plus ardent qu’il n’était éclairé. C’était comme si tout ce qu’il restait de vie dans l’église s’était réfugié dans ces réunions. Ajoutez l’absolue liberté donnée à chacun d’y prendre la parole[2], et vous comprendrez qu’en formant le plan de désorganiser l’Église, pour ne plus laisser subsister que des réunions libres, privées de toute marche régulière, M. Darby n’a fait que pousser à l’extrême certaines tendances du réveil religieux vaudois.
Il nous importe d’ajouter à ce développement quelques observations qui feront mieux comprendre notre pensée. Les tendances dont nous venons de parler sont proprement le