Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/94

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étroitesse de vues, et montrer un manque de jugement et surtout de connaissances bien équilibrées des Écritures. Le morceau sur Balaam est ce qu’il y a de plus saillant, de plus virulent sous ce rapport. L’esprit de Balaam est celui dont, d’après l’avis de l’auteur, sont animés les hommes chrétiens qui restent dans la communion de l’église nationale. L’illustre défenseur de la séparation de l’Église et de l’État est un des buts contre lesquels ils dirigent principalement leurs attaques. Les différents morceaux qui traitent du culte sont tous basés sur cette erreur, qu’un ministère régulier quelconque empêche les fidèles de s’approcher librement de Dieu et d’entrer dans le Saint des saints. Ces morceaux tendent à propager et à répandre cette erreur, qui sert puissamment à dénigrer le pastorat. Le morceau sur Math. XIII, donne une explication fautive des paraboles du Seigneur sur la nature de son royaume ; le levain qui fait lever la pâte est tout simplement le principe du mal ; l’arbre sur les branches duquel les oiseaux du ciel viennent se reposer, n’est rien autre que l’expression de la corruption du royaume de Dieu, et rappelle la prédiction d’Ézéchiel XXXI. C’est par une conséquence toute naturelle de vues si fausses que les recommandations de l’amour du prochain (N° I, p. 10,) revêtent un caractère très-peu charitable. Nous ne terminerons pas cette caractéristique du journal en question, sans signaler une autre grave erreur. Il est dit que celui qui est purifié par le sang de Christ, n’a plus aucune conscience du péché (N° I, p. 6.), parce que les sacrifices de l’ancienne loi, qui devaient éveiller la conscience sous ce rapport, sont abolis, accomplis par le sacrifice de Christ. Or, si les frères de Plymouth enseignent que le chrétien n’a plus du tout la conscience du péché, ils donnent lieu aux mêmes reproches qu’eux, de leur côté, font aux méthodistes wesleyens.