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cette catastrophe du 8. Les dernières paroles et le hoquet de l’employé du téléphone de Saint-Pierre surpris à son appareil par le feu du volcan ont été entendus à Fort-de-France par un de ses collègues. Le directeur des services téléphoniques est M. Garnier-Laroche. Je l’ai prié de me conter ses souvenirs. Il m’a dit :

Grand’Rue, 11 mai.

« À 8 heures moins 5, je causais avec un employé de Saint-Pierre, à l’appareil. Cet employé me disait que la situation devenait très ennuyeuse à Saint-Pierre. Des nuages opaques couvraient la ville et y faisaient la nuit. On n’y voyait plus. On avait été obligé d’allumer les lampes au bureau. Tout le monde redoutait une catastrophe imminente. On n’y pouvait plus tenir…

« Alors, j’ai passé le cornet à un employé, voulant aller prévenir le gouverneur de ces graves nouvelles