par Michel Antar.
P. Perrault.
J. de Coulomb.
Si elle n’est pas exactement déterminée, la date à laquelle les Portugais découvrirent la Barbade ou les Barbades, il est certain qu’un bâtiment, sous pavillon britannique, vint y relâcher dès l’an 1605. La prise de possession fut alors faite au nom de Jacques Ier, roi d’Angleterre. Cet acte, d’ailleurs, n’avait été que purement nominal. À cette époque, aucun établissement ne fut fondé sur la Barbade, aucun colon ne s’y installa, même à titre provisoire.
Cette île est, comme Sainte-Lucie, isolée de la chaîne microantiliane. Elle ne lui appartient pas, pourrait-on dire, et de profonds abîmes l’en séparent. C’est le plateau supérieur d’une montagne qui s’élève à une quarantaine de lieues de Sainte-Lucie, sa voisine au nord. Entre elles, la mer accuse des profondeurs de deux mille huit cents mètres.
La Barbade est d’origine coralligène. Ce sont les infusoires qui l’ont lentement édifiée et haussée au-dessus du niveau de l’Océan. Son étendue comprend seize lieues en longueur et cinq lieues en largeur. Solide sur son inébranlable base, une ceinture d’énormes récifs défend les deux tiers de sa circonférence.
Précisément, au début du xviie siècle, étant donné son isolement, la possession de la Barbade fut moins disputée que les autres îles des Indes Occidentales. C’est grâce à une circonstance toute fortuite que l’attention des puissances européennes fut appelée sur elle.
Un navire anglais revenant du Brésil, pris par la tempête au large de la Barbade, dut aller chercher refuge à l’embouchure d’une rivière de sa côte ouest. Le commandant et l’équipage de ce navire, retenu là plusieurs jours, eurent le temps de visiter cette île, presque inconnue alors, d’en admirer la fertilité, d’en parcourir les forêts qui la couvraient en grande partie, et de constater que son sol, une fois défriché, serait très propice à