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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/138

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J’ordonne, j’obéis ; du fond de ma prison
Je souffle la paix et la guerre.
Monstrueux assemblage et de bien et de mal.
Je suis, je te l’avoue, un étrange animal ;
Tandis que d’un côté je détruis, j’empoisonne,
J’égratigne, je mords, je foudroie et je tonne ;
De l’autre on voit en moi le plus beau don des
cieux ;
De la société le lien précieux.
Douce, humaine, bienfaisante,
Je suis l’appui des malheureux ;
Sage, équitable, consolante,
Je me plais à louer les mortels vertueux ;
Et toujours attentive à célébrer leur gloire,
Je fais placer leur nom au temple de mémoire.
Enfin, lecteur, si tu le peux,
Décompose, suivant l’usage,
De mes six pieds le bizarre assemblage :
Par un secret peu commun,
Ôtes-en quatre, il n’en restera qu’un ;
Je deviens un état brillant dans l’autre monde ;
Une province en valeur sans seconde,
Qui fut longtemps de Rome la terreur ;
Je sers à fixer la couleur ;
Je suis appas, je suis mesure ;
Je suis pour les vivants du plus sinistre augure ;
Ce que tu prends lorsque tu veux courir ;