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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/265

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Je m’allonge et m’étends, me ferme et me resserre.
Sous des doigts exercés j’ai plus d’un savoir-faire :
J’exprime le dédain, le dépit, le plaisir,
Et sers parfois de voile au plus tendre désir,
Quand la beauté modeste et sage
Veut cacher la rougeur qui couvre son visage,
Un seul geste me suffit quelquefois
Pour dicter les plus dures lois
À l’amant entraîné par son impatience.
Si je sers à l’attaque, je sers à la défense.
Arme redoutable, et trop faible instrument,
J’ai beaucoup trop d’emplois pour exister longtemps,
On me brise, on me perd ; la mode, à qui tout cède,
N’attend pas ma fin pour qu’un autre me succède.
Heureux lorsque le même jour,
En me voyant quitter et prendre tour à tour,
Je peux du doux zéphyre, auprès de mes maîtresses,
Apporter en tribut les plus fraîches caresses.


380. Énigme.

Du mortel qu’en ces vers je trace,
Tâche de deviner le nom :
C’est un vilain qui, de sa grâce.
Change le Pactole en poison.
C’est un ingrat, une âme basse,
Qui retient son maître en prison.