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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/325

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Parce qu’il employa le reste de sa vie
À prouver que son cœur était reconnaissant.
Eh bien ! mon cher lecteur, me tiens-tu maintenant ?
Pas encor ! Poursuivons….. Escorte du tonnerre.
Si j’appelle le deuil en ravageant la terre,
Des humains très-souvent je rafraîchis le sein.
J’étais en premier chef un instrument de guerre ;
Je suis dans le second un végétal bénin.
Ce n’est pas tout, lecteur : forcé par ma nature,
Je change tout à coup et de forme et d’allure.
Et sous les mains d’Eglé je deviens un lutin :
Je caresse, je mords, car tel est mon destin :
Cet état dure peu : nouvelle fantaisie
Vient dans le même instant féconder mon génie ;
Et, traversant d’un trait le vaste sein des mers,
Sans jamais redouter l’inclémence des ans,
Dans ce cap si fameux, nommé Bonne-Espérance,
Je suis un volatil très-aime de l’enfance :
Crois-tu que tout est dit, mon cher lecteur ? Attends,
Un caprice nouveau s’empare de mes sens.
Dans les climats neigeux de l’âpre Sibérie,
Me voila quadrupède, actif, laborieux ;
Je suis le seul trésor, le bonheur et la vie,
Des pauvres habitants de ces pays affreux.
Il fait trop froid ici, je viens vite en Afrique,
Et j’y vends mes parents : aimes-tu la musique ?
J’y tiens un second rang : dans un jeu très-ancien