Aller au contenu

Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


514. Énigme.

Des mains de l’art je reçus l’existence.
Le fer, le feu, la terre et l’eau
Eurent tous part à ma naissance,
Et pour combattre l’air je quittai le berceau.
Par mon état placée à la classe femelle.
Je n’eus jamais d’époux, j’ai cependant un fils ;
Je le porte en mon sein, et sa nature est telle,
Qu’il existait peut-être avant que je naquis.
Lecteur, lorsque des jeux une troupe légère
T’entraîne, à tes devoirs je sais te ramener ;
Je te rends à l’amour, et plus d’une bergère
N’eut pas reçu sans moi l’hommage du berger.
Par mes soins, par ma vigilance,
Je préviens les fureurs d’un fougueux élément ;
Et je m’oppose à la prudence
D’un ennemi qui te surprend.
Mets-tu le deuil ? sensible à tes alarmes,
En accents douloureux je partage tes larmes,
L’hymen couronne-t-il ton amoureuse ardeur ?
Par mille cris joyeux je chante ton bonheur.
Et quand la nuit, sortant de ses demeures sombres,
Sème dans l’Univers le silence et les ombres,
Tu dors, et respectant ce précieux sommeil.
Je me tais, pour ne point trop hâter ton réveil.