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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/430

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Seul, avec mes deux pieds, je puis tout entreprendre ;
Avec mes quatre pieds je ne puis rien sans toi.
Quand on s’adresse à moi, je suis propre aux affaires,
Depuis celles d’État jusques aux plus vulgaires.
J’exerce, avec deux pieds, souvent plus d’un emploi ;
À quatre, il n’en est qu’un dont je sois susceptible.
Parfois, avec deux pieds, je trahis ton secret ;
Jamais, à quatre pieds, je ne suis indiscret.
Je marche avec deux pieds : avec quatre, impossible.


633. Logogriphe.

Sans sortir de chez moi chacun va me connaître ;
N’importe, je poursuis : pour me procurer l’être,
Pour m’embellir, Lecteur, et pour plaire à tes yeux,
On vole impunément et la terre et les cieux ;
Je réunis alors l’agréable et l’utile.
Je cache quelquefois, suivant mon institut,
Du genre humain les maux, l’exemple ou le rebut.
On juge par le mien du lustre d’une ville :
Sous un aspect, hélas ! bien différent,
Je reçois, dans mon sein, aisé, riche, indigent.
Nécessaire autant que commune,
J’ai maître, et puis servir d’enseigne à sa fortune.
Là, dans un triste et malheureux écart,
Je n’offre trop souvent qu’un amas de poussière