Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
série des commentateurs.

malade. » Galien se moque de Sabinus, et il lui reproche de s’être arrêté à de pareilles futilités, tandis qu’il avait, s’il prétendait donner quelque réalité à des explications sans importance, tant à dire sur le mauvais air des jardins[1].

Il est probable que Sabinus avait commenté l’ensemble des œuvres hippocratiques ; cependant les citations que l’on trouve dans Galien ne sont relatives qu’aux Épidémies, au Traité de la nature de l’homme, au Traité des humeurs et aux Aphorismes. Pour ce dernier écrit, on le conclut de ce que un commentateur postérieur, Julien, qui avait interprété les Aphorismes, s’était beaucoup plus occupé des explications de Sabinus que du texte même de son auteur[2].

Aulu-Gelle nous apprend que Sabinus avait aussi commenté le Traité de l’aliment, et, à ce propos, il fait l’éloge de ce médecin[3]. Il le cite au sujet du passage obscur ; la naissance à huit mois est et n’est pas. Sabinus expliquait cela en disant : « Elle est, car le produit de l’avortement paraît comme animal ; elle n’est pas, car il meurt dans la suite. « C’est une naissance en apparence pour le moment ; mais ce n’est pas une naissance effective[4]. »

Son disciple Métrodore s’était aussi livré sur Hippocrate à des travaux de critique ; Galien ne le cite que rarement et à propos de son maître[5].

Rufus d’Éphèse, médecin célèbre, qui vécut sous Trajan,

  1. Galien, t. v, p. 402, Éd. Basil.
  2. Galien, t. v, p. 338, Éd. Basil.
  3. Noctes Atticœ, lib. 5, cap. 16 : Sabinus medicus qui Hippocratem commodissime commentatus est.
  4. Noctes Atticœ, lib. 5, cap. 16 : Ἔστι μὲν φαινόμενα ὡς ζῶα μετὰ τὴν ἔκτρωσιν· οὐκ ἔστιν ὡς θνήσκοντα μετὰ ταῦτα καὶ ἔστιν οὖν φαντασίᾳ μὲν παραυτίκα ὄντα, δυνάμει δὲ οὐκ ἔστιν.
  5. Galien, t. v, p. 454, Éd. Basil.