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introduction.

μετέωρον), il dit que la respiration est ainsi appelée parce qu’elle se fait du bout des narines, l’inflammation obstruant le calibre de la trachée-artère, et l’attraction de l’air ne pouvant plus se faire dans l’intérieur du poumon[1]. Ce que disait Sabinus sur les urines huileuses n’était pas plus heureux. « Les substances huileuses sont, dit-il, l’aliment de la nature animale, comme l’huile l’est du feu ; une urine huileuse indique que la nature ne prend pas ses aliments, et est ainsi un signe funeste.[2]. » Galien blâme beaucoup[3] Sabinus d’avoir dit métaphoriquement qu’une maladie dressait des embûches (λοχοῦντος τοῦ νοσήματος). Ce n’est cependant pas autre chose que notre locution maladie insidieuse. Sabinus avait dit, en expliquant un passage, que la pression des fragments d’os, ou de la main même du chirurgien sur le cerveau, produisait le délire. À quoi Galien réplique, que sans doute Sabinus n’avait jamais vu un trépané, car autrement il aurait su, qu’en appuyant sur les méninges avec le doigt on produit, non pas du délire, mais un coma profond[4].

Au sujet du malade couché dans le jardin de Déalcès, Sabinus assure que cette circonstance a concouru à la production de la maladie. « En parlant du jardin, dit-il, Hippocrate a voulu indiquer qu’il fallait y voir le point de départ de la fièvre ; l’homme n’est pas un animal herbivore ; une nourriture inusitée fit éprouver un changement fâcheux à ce

  1. Μετέωρος δ’ ἦν ἡ ἀναπνοὴ, τουτέστιν ἄκρᾳ τῇ ῥινὶ ἀνέπνει, διὰ φλεγμονὴν τῆς ἀρτηρίας καλεομένης τῆς εὐρυχωρίας, καὶ μηκέτι δυναμένης τῆς ὁλκῆς τοῦ πνεύματος εἰς τὸν πνεύμονα γενέσθαι. Gal., t. v, p. 410, Éd. Basil.
  2. Galien, t. v, p. 433, Éd. Basil.
  3. Tome v, p. 402, Éd. Basil.
  4. Tome v, p. 39, Éd. Basil.