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introduction.

trouve dans la notice que Galien a composée sur ses livres propres[1], à part ceux pour lesquels j’ai noté des citations particulières. Galien, en différents endroits de ses commentaires, annonce qu’il écrira un livre sur les recherches historiques auxquelles donnent lieu les ouvrages hippocratiques, ajoutant que de pareilles recherches sont placées hors de son objet actuel, et que ses commentaires sont tout entiers réservés aux explications médicales. Il est certain qu’une division ainsi établie marque beaucoup de jugement, et un égal discernement de ce qui est pratique de l’art et érudition ; il est fâcheux que ce traité ne soit pas arrivé jusqu’à nous.

Il ne nous reste donc de ses commentaires que la partie médicale. Quoique son but ait été presque uniquement d’en faire un enseignement de la médecine, cependant il a été forcé, par la nature même de son sujet, d’entrer dans des détails philologiques à propos des différentes leçons que présentaient, de son temps, les manuscrits, et des différentes interprétations qu’avaient données ses prédécesseurs. En cela, il s’est montré généralement critique habile et sensé. « La règle, dit-il, qui m’a paru préférable à suivre, a été de conserver la leçon ancienne, et de m’efforcer de l’expliquer ; je n’ai essayé d’y introduire une correction plausible, que lorsqu’il m’a été impossible d’en tirer un sens[2]. « Je préfère les leçons anciennes, même lorsqu’elles paraissent obscures et d’une explication difficile, car c’est une raison de croire qu’elles sont véritables : les anciens commentateurs les admettent ; et, s’ils avaient osé les changer, ils n’auraient pas manqué de leur donner un sens plus clair[3]. »

  1. Tome iv, p. 366, Éd. Basil.
  2. Tome v, p. 442, Éd. Basil.
  3. Tome v, p. 473, Éd. Basil.