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CHAPITRE VIII.

EXAMEN DES OUVRAGES MODERNES OÙ L’ON TRAITE EX PROFESSO DE L’HISTOIRE DES LIVRES DITS HIPPOCRATIQUES.


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Les doutes soulevés par les critiques anciens au sujet de tel ou tel traité, dit hippocratique, ont été recueillis par les critiques modernes qui ont composé des dissertations spéciales sur ce point d’histoire littéraire. Leurs travaux ne peuvent être négligés dans cette introduction. Il faut que je m’étaye de leurs recherches, que je m’éclaire de leurs idées, que je constate la méthode qu’ils ont suivie, et la limite où ils sont arrivés, et que j’essaie d’améliorer la méthode et de reculer la limite. Je ne suivrais pas la ligne la plus droite, et le lecteur n’aurait pas la vue la plus nette de mon travail, si je n’exposais pas sommairement ce qu’ont fait, en ce genre, mes devanciers.

Les deux premiers qui se soient occupés de ce point de critique sont Lémos et Mercuriali. Louis Lémos[1] s’appuie uniquement sur les dires de Galien, et il n’a pas d’autre avis que celui du médecin de Pergame ; c’est là la seule base de sa critique. Le style et la force des pensées, qui sont bien quelquefois invoquées par Lémos, ne sont qu’un argument très accessoire pour le médecin espagnol. Ce serait un progrès pour la critique que de quitter l’appréciation unique du style pour passer à l’examen intrinsèque des témoignages. Mais, dans l’opuscule de Lémos, ce n’est pas de propos dé-

  1. Judicium operum magni Hippocratis. Salmanticæ, 1584.