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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

autre irritation, celle qui est le résultat de la souffrance et de l’acuité du mal[1]. » Ce point de doctrine est un de ceux qui ont occupé particulièrement l'auteur du traité du Régime dans les maladies aiguës, et il forme aussi l’idée principale du livre de l’Ancienne médecine. Il serait trop long d’exposer ici tous les rapports qui rattachent l’un à l’autre ces deux ouvrages. Je me contenterai donc, après les passages correspondants que j’ai mis sous les yeux du lecteur, de dire que ces deux traités ne concordent pas moins dans l’idée générale qui les a inspirés, que dans ces détails de composition et de rédaction, et qu’ils appartiennent, l’un et l’autre, à la même philosophie médicale ; de telle sorte que le livre du Régime dans les maladies aiguës est véritablement une application de la grande pensée qui domine tout le livre de l’Ancienne médecine, et qui est que, pour devenir savant dans la science de la vie, il importe, non pas d’étudier le corps en soi et d’après une hypothèse telle quelle, mais de rechercher tous les rapports qu’il a avec les choses qui l’entourent.

Il est important de faire remarquer ici à quelles concordances la critique arrive, et, par conséquent, quelle sûreté elle obtient. D’une part, en examinant en soi le livre de l’Ancienne médecine, je le rapproche d’un passage de Platon où le philosophe invoque l’autorité et le nom d’Hippocrate ; et ce rapprochement me décide à croire que Platon a fait allusion à ce livre même ; opinion qui ne repose que sur ce témoignage, et qui est indépendante de tous les rapports que

  1. Οὐδὲ γὰρ τῶν τοιουτέων ὁρέω ἐμπείρους τοὺς ἰητροὺς, ὡς χρὴ διαγινώσκειν τὰς ἀσθενείας ἐν τῇσι νούσοισιν, αἵ τε διὰ κενεαγγείην ἀποτελοῦνται, αἴ τε διὰ ἄλλον τινὰ ἐρεθισμὸν, αἵ τε διὰ πόνον καὶ ὑπὸ ὀξύτητος τῆς νούσου. Page 373, Éd. Frob.