Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
318
introduction.

des plus graves et des plus insupportables, ni, non plus, des plus bénignes[1]. » Puis il suppose un homme qui est d’une constitution ni très robuste, ni très faible, et il achève la comparaison de la même manière que l’auteur du Régime des maladies aiguës a achevé la sienne.

Ce sont là des habitudes de raisonner et de s’exprimer, dont la conformité est si frappante, qu’évidemment c’est le même homme qui a écrit les traités de l’Ancienne médecine et du Régime des maladies aiguës.

Il est dit dans le livre de l’Ancienne médecine que les constitutions les plus faibles sont celles qui se ressentent le plus de leurs écarts de régime, que le faible est celui qui se rapproche le plus du malade, et que le malade est encore plus faible. Puis l’auteur ajoute qu’il est difficile, l’art ne possédant pas une exactitude correspondante, d’atteindre toujours le plus haut degré de précision, et que, cependant, beaucoup de cas, dont il sera parlé, ne réclament rien moins que ce degré[2]. Ces mots : dont il sera parlé, je les avais laissés long-temps comme une indication incertaine de quelque travail qu’il était impossible de retrouver dans la Collection hippocratique ; mais aujourd’hui je ne doute plus qu’ils ne se rapportent au traité du Régime des maladies aiguës. Il est, dans ce traité, une phrase qui correspond tout-à-fait à ce qui est annoncé dans l’Ancienne médecine ; la voici : « Je ne vois pas que les médecins sachent comment il faut distinguer, dans les maladies, la faiblesse qui provient de la vacuité des vaisseaux, celle qui est causée par quelque

  1. Ἀνὴρ γὰρ κάμνων νοσήματι μήτε τῶν χαλεπῶν τε καὶ ἀφόρων, μήτ’αὖ τῶν παντάπασιν εὐηθέων. Page 6, Éd. Frob.
  2. Πολλὰ δὲ εἴδεα κατ’ἰητρικὴν ἐς τοσαύτην ἀκριβίην ἥκει περὶ ὧν εἰρήσεται. Page 7, Éd. Frob.