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de l’ancienne médecine.

porter facilement cet écart ; et chez eux, d’un changement, en plus ou en moins, pour une seule journée, pas même entière, naîtraient de graves incommodités. Les uns, s’ils font un repas du matin contre leur régime, deviennent lents, pesants de corps et d’esprit ; ils sont saisis de bâillements, de somnolence et de soif ; et si, là-dessus, ils font leur repas du soir, il survient du ballonnement, des tranchées et une abondante diarrhée ; souvent c’est le commencement d’une maladie sérieuse ; et il leur a suffi de prendre deux fois (et rien de plus) les mêmes aliments qu’ordinairement ils ne prenaient qu’une fois. Les autres, qui ont l’habitude de faire, le matin, un repas, que leur santé exige, viennent-ils à omettre ce repas, ils sont pris, dès que l’heure est passée, d’une débilité générale ; les yeux jaunissent ; l’urine devient épaisse et chaude ; la bouche amère ; tiraillements dans les entrailles, vertiges, mauvaise humeur, inhabileté au travail ; et avec tout cela, quand ils essaient de manger à l’heure du second repas, les mets leur paraissent moins agréables ; ils ne peuvent achever ce qui fai-