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introduction.

quelque copiste qui s’est cru fort habile, et qui n’a été que maladroit. Heringa[1], qui a discuté ce point de critique, a fait clairement voir que l’ordre d’Érotien avait été celui-ci : après avoir dressé sa liste des écrits hippocratiques, le commentateur a pris, dans le traité porté le premier sur cette liste, tous les mots qu’il voulait expliquer ; il en a fait autant pour le second, et ainsi de suite jusqu’au dernier. De cette façon, le lecteur voyait, d’un seul coup d’œil, à quel traité le mot expliqué appartenait, et Érotien échappait ainsi au reproche adressé par lui à Glaucias, lequel avait noté exactement à chaque mot les traités où ce mot se trouvait, mais avait ainsi grossi considérablement son ouvrage. Dans l’état où nous avons maintenant le lexique d’Érotien, il n’est pas possible, dans un grand nombre de cas, de rapporter le mot interprété à l’écrit hippocratique d’où il vient. Plusieurs expressions, dont Érotien donne l’explication, ne se retrouvent pas dans la Collection hippocratique telle que nous la possédons. Sans doute quelques-uns de ces mots appartiennent aux écrits perdus d’Hippocrate ; mais, certainement, l’absence de la plupart est du fait des copistes qui ont souvent substitué les gloses mises en marge au mot hippocratique ancien et plus obscur ; les manuscrits en fournissent plusieurs exemples.

D’Érotien à Galien, c’est-à-dire de l’an 50 à l’an 150 après J.-C., nous rentrons dans une période où les commentateurs d’Hippocrate ont complètement péri. Cependant cette époque n’a pas été improductive sur le sujet qui m’occupe en ce moment, et plusieurs médecins ont travaillé à l’explication du texte hippocratique. Remarquable influence de ces livres qui se trouvent placés à l’origine de l’histoire et de la science :

  1. Obs. p. 3, seq.