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série des commentateurs.

qu’il a trouvé, dans tous les manuscrits consultés par lui, l'ancienne leçon ; que les commentateurs, s’ils avaient rencontré quelque part la phrase d’Artémidore, ne se seraient donné aucune peine pour interpréter un texte aussi clair, et que rien n’autorisait l’éditeur à faire un changement aussi considérable[1]. Artémidore avait supprimé l’ionisme dans plusieurs cas, sinon dans tous[2]. Son édition a été certainement une cause influente de l’altération si fréquente de l'ionisme des écrits hippocratiques.

Son parent, Dioscoride[3], qu’il ne faut pas confondre avec l’auteur du Traité de matière médicale, plus ancien que lui, publia aussi une édition complète des œuvres d’Hippocrate, qui paraît avoir eu une grande conformité avec celle d’Artémidore, et à laquelle Galien distribue à peu près le même blâme et le même éloge. Elle donne lieu à quelques détails curieux sur l’ancien état de la Collection hippocratique. Les manuscrits du Troisième livre des épidémies, que renferme la Bibliothèque Royale, présentent, après la série des seize malades dont l’histoire termine ce livre, un passage d’une vingtaine de lignes qui, dans presque tous les imprimés, est placé avant l’histoire de ces seize malades. Galien[4] nous donne l’explication de l’une et l’autre dispositions. Le passage en question était mis, dans les anciennes éditions des œuvres hippocratiques, après l’histoire des seize malades. Dioscoride reconnut qu’il y avait eu transposition, et, dans son édition, il le remit à la place qu’il occupe aujourd’hui dans nos imprimés. Galien le loue de cet arrangement ; cependant lui, dans son commentaire, suit l’ancien texte ; l’on voit que nos

  1. Tome v, p. 488, Éd. Basil.
  2. Galien, t. v, p. 442, Éd. Basil.
  3. Galien, t. v, p. 4, Éd. Basil.
  4. Galien, t. v, p. 431, Éd. Basil.