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CHAPITRE VII.

DES ÉLÉMENTS DE LA CRITIQUE HIPPOCRATIQUE DANS L’ANTIQUITÉ, ET DE LEUR VALEUR.


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Les commentateurs des œuvres hippocratiques ne remontent pas, on vient de le voir, plus haut que le commencement des écoles à Alexandrie, plus haut que Xénocrite et Hérophile. Avant eux, il n’y a que des témoignages rares, soit sur un petit nombre d’écrits particuliers d’Hippocrate, soit d’une manière générale sur les travaux de ce médecin comme écrivain et professeur. Cependant les critiques anciens, placés devant cette masse confuse de livres qui est la Collection hippocratique, se sont efforcés de trier le vrai du faux, et de faire la part d’Hippocrate et des autres médecins dont les œuvres sont cachées dans cette Collection. Il importe donc d’examiner quels éléments de critique ils possédaient pour prononcer un jugement sur la légitimité ou l’illégitimité de tel ou tel traité. Car souvent je m’appuierai de ces jugements, et je ne puis le faire avec sûreté qu’autant que j’aurai déterminé d’avance quelle valeur ils ont, quelle confiance ils méritent. Si de cet examen il résulte qu’ils ont manqué de bases, et qu’ils ne reposent que sur des conjectures sans consistance, il ne faudra pas y attacher plus d’importance qu’à des hypothèses qui laissent une pleine liberté aux appréciations de la critique moderne. Si, au contraire, il est positif que nos devanciers, Grecs et Latins, ont possédé des documents maintenant perdus, propres à jeter de la lumière sur plusieurs difficultés qui nous embarrassent au-