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éléments de la critique ancienne.

suis arrivé à montrer d’une manière irrécusable que la Collection hippocratique existait dès le temps d’Hérophile, et qu’il fallait par conséquent reporter au-delà de cette époque même la composition des divers ouvrages qui en font partie. Je suis bien aise, puisque l’occasion s’en présente ici, de rappeler que telle a été aussi l’opinion de Galien et des autres critiques de l’antiquité. Ainsi, le médecin de Pergame, annonçant qu’il examinera ce qui est dit sur la dyspnée dans les livres hippocratiques, déclare qu’il n’exclura pas de cet examen les ouvrages qui n’appartiennent pas à Hippocrate, attendu que ceux-là mêmes sont ou de Thessalus, ou de Polybe, ou d’Euryphon, tous auteurs qui ne sont éloignés ni du temps ni de l’école hippocratiques. C’est à ce résultat en effet qu’aboutissent tous les dires des critiques de l’antiquité : un livre qu’ils refusent à Hippocrate lui-même est toujours attribué à quelqu’un plus ancien que la fondation des écoles à Alexandrie.

Soranus de Cos, nous dit le biographe d’Hippocrate, avait fouillé les bibliothèques de cette île pour y chercher des documents sur l’illustre médecin dont il avait écrit la vie. Il y trouva la date précise de sa naissance. Je rappelle ce fait uniquement pour montrer qu’il pouvait y avoir là encore quelques traces, soit d’Hippocrate lui-même, soit de sa famille, qui avait occupé un rang si honorable dans Cos, et qui appartenait au service du temple d’Esculape. Mais nous savons seulement que Soranus y trouva une date. Un autre écrivain a dû fournir des renseignements sur Hippocrate, sa famille et ses ouvrages : c’est Macarée. Il avait composé une histoire de Cos, qu’Athénée mentionne à diverses reprises[1]. Aucun auteur de l’antiquité ne cite, que je sache, Macarée au sujet

  1. Μακαρεὺς ἐν τρίτῳ Κῳακῶν, p. 262 et 629.