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éléments de la critique ancienne.

Je regarde ce titre d’un chapitre de Théopompe comme capital dans l’histoire d’Hippocrate. Voyez en effet comme toute cette histoire s’enchaîne : Platon, disciple de Socrate, désignant Hippocrate, l’appelle fils des asclépiades de Cos ; Théopompe, historien, contemporain d’Aristote, traite, dans un paragraphe spécial, des asclépiades, médecins de Cos et de Cnide ; Ctésias, médecin de Cos, asclépiade aussi, est connu d’ailleurs ; de telle sorte que Platon, Ctésias et Théopompe forment une chaîne, sans interruption, de témoignages qui, commençant à Hippocrate lui-même, vont jusqu’à Alexandre-le-Grand, et certifient, pour toute cette période, l’existence des asclépiades, médecins de Cos, et la place qu’occupe Hippocrate dans cette famille.

Les plus anciens manuscrits dont les commentateurs fassent mention, sont ceux que renfermait la Bibliothèque royale d’Alexandrie. Galien, malgré toutes ses recherches, n’en a jamais pu trouver qui remontassent à cette époque ; encore moins a-t-on pu voir ces membranes, ces feuilles de papyrus, ou ces tablettes[1], sur lesquelles on a prétendu qu’Hippocrate avait déposé ses pensées, et lesquelles, a-t-on dit, furent livrées à la publicité par ses descendants.

On montrait, du temps de Pausanias, dans le temple d’Apollon à Delphes, une statue en bronze représentant un cadavre humain déjà ancien, entièrement dépouillé de chairs, et où il ne restait plus que les os ; les Delphiens disaient que c’était une offrande d’Hippocrate le médecin[2]. Au reste, cette statue était bien plus ancienne que Pausanias ; car elle joue un rôle dans l’histoire de la guerre sacrée, où Philippe, père d’Alexandre, s’immisça.

  1. Διφθέραις ἢ χάρταις ἢ δέλτοις. Gal., t. v, p. 461, et alibi.
  2. Pausanias, Phocic. 22.