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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/234

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introduction.

valut long-temps après lui ; mais elle fut un choix que fit le médecin de Pergame entre plusieurs hypothèses qui avaient été proposées ; le foie, le cœur, les méninges, la tête, le ventre, une grosse veine, avaient été, à différentes reprises et par différents auteurs, considérés comme le point de départ des vaisseaux sanguins ; et même une idée bien plus profonde et bien plus juste avait été, dès une antiquité très reculée, consignée dans quelques-uns des écrits hippocratiques, à savoir que les vaisseaux sanguins forment un cercle, et n’ont point de commencement ; mais cette grande et belle idée avait été repoussée dans l’ombre, à la fois par les hypothèses diverses qui supposaient un commencement aux veines (je me sers du langage ancien), et par les travaux anatomiques plus exacts qui avaient mieux montré le tracé des vaisseaux sanguins.

Dionysius d’Ægée, dans son livre intitulé les Filets (Δικτυακά), où, en cent chapitres, il exposait le pour et le contre des doctrines médicales, donne un résumé des opinions sur l’origine des vaisseaux sanguins. Ce résumé, dont je me sers d’autant plus volontiers qu’il provient d’un écrivain ancien, mettra le lecteur au courant de cette discussion. Voici le titre des chapitres qui sont relatifs à ces questions, seule chose que nous ayons conservée de son ouvrage. « Le cœur est le commencement des veines. — Le cœur n’est pas le commencement des veines. — Le foie est le commencement des veines. — Le foie n’est pas le commencement des veines. — Le ventre est le commencement des veines. — Le ventre n’est pas le commencement des veines. — La méninge est le commencement de tous les vaisseaux. — La méninge n’est pas le commencement de tous les vaisseaux. Le poumon est le commencement des artères. Le poumon n’est pas le commencement des artères. — L’artère