Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
244
introduction.

taines autres parties de la Collection hippocratique, qui contiennent une foule de passages très semblables au plus grand nombre des Prénotions. Le fond est semblable, la forme diffère. Les Prénotions sont des notes où la rédaction manque. Or, d’écrits dont le style et l’enchaînement sont excellents, on ne fait pas, dit Costei, par un travail postérieur, une série de notes décousues ; mais de notes décousues, on fait très bien des livres où tout se lie, et où le style a reçu l'élaboration nécessaire. L’observation de Costei est très ingénieuse, et la règle qu’il en tire est certaine.

Cette considération a été développée avec tout le soin qu’elle mérite par M. Ermerins, médecin hollandais, dans une excellente thèse intitulée : Spéecimen historico-medicum inaugurale de Hippocratis doctrina a prognostice oriunda, Lugduni Batavorum, 1832. M. Ermerins ne paraît pas avoir eu connaissance de l’idée émise par Costei ; car il ne cite pas le médecin italien. D’ailleurs il se l’est appropriée par le développement qu’elle a pris sous sa plume, et par les nombreuses preuves dont il l'a appuyée. Je me contenterai ici d’analyser la thèse de M. Ermerins ; car j’en adopte pleinement toutes les conclusions ; et si je voulais faire autrement que lui, je ne ferais certainement pas aussi bien.

Le 1er livre des Prorrhétiques et les Prénotions de Cos sont une collection de notes, la plupart relatives aux présages dans les maladies. Ces notes n’ont aucun lien entre elles ; elles se suivent, mais elles ne tiennent pas les unes aux autres. Elles renferment des propositions plus ou moins détaillées, des fragments d’observations, des doutes que soulève l’auteur, des questions qu’il se pose. M. Ermerins pense qu’elles ont été recueillies dans le temple des asclépiades à Cos ; cela est très probable ; dans tous les cas, des notes très brèves prises sur les malades nombreux qui venaient s’y