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introduction.

De l’ancienne médecine[1]. Quoique, par tout ce qui précède, j’aie préparé des ressources pour la discussion de chacun des écrits de la Collection hippocratique en particulier, cependant il me reste quelques questions épineuses à traiter ; je commence immédiatement par la plus laborieuse de toutes. La solution que j’en donne est un des résultats nouveaux de mon travail d’introduction, et un de ceux qui ont vivement excité mon intérêt. Car, croyant retrouver ici ce que Platon avait admiré dans Hippocrate, je me suis complu à rechercher la trace d’une communication entre ces deux grands esprits, presque contemporains.

La plupart des critiques modernes, Mercuriali, Gruner, s’accordent à regarder le traité de l’Ancienne médecine comme n’appartenant pas à Hippocrate, et comme étant postérieur à ce médecin. Au contraire, Érotien, parmi les critiques de l’antiquité, attribue cet écrit à Hippocrate lui-même. Mais son témoignage est le plus ancien que nous possédions à cet égard, et l’assertion d’un écrivain qui a vécu plus de quatre siècles après le médecin de Cos ne suffirait pas, en l’absence de toute autre, pour entraîner la conviction. Aussi, manquant de renseignements qui dépassent l’époque d’Érotien, et ébranlé par les objections des critiques modernes qui rejettent du canon hippocratique le traité de l’Ancienne médecine, j’étais longtemps resté dans le doute ; et, quoiqu’une lecture attentive et répétée me prouvât que ce traité renfermait une doctrine identique à celle de l’école de Cos, et tenait par une foule de points à plusieurs autres écrits véritablement hippocratiques, quoique j’y retrouvasse les préceptes les plus dignes d’admiration sur l’art d’observer en médecine, et les principaux

  1. Περὶ ἀρχαίης ἰητρικῆς.