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introduction.

écoles anatomiques d’Alexandrie ; j’ai fait voir qu’il était dans Ctésias. Gruner, dans sa Censure des livres hippocratiques, p. 181, et Sprengel, dans son Apologie d’Hippocrate, ont cru trouver une contradiction entre un passage du traité des Airs, des Eaux et des Lieux où l’auteur parle des femmes guerrières des Sauromates, et un passage du traité des Articulations où l’auteur traite de fable le récit des Amazones. Le fait est qu’entre ces deux passages il n’y a aucune contradiction, car il n’y a aucun rapport. Le livre des Airs, des Eaux et des Lieux parle des femmes sauromates qui vont à la guerre et qui s’atrophient une des mamelles, afin d’avoir les mouvements plus libres[1] ; ce que l’auteur rapporte comme une observation véritable ; et le livre des Articulations parle des Amazones, qui désarticulent les membres inférieurs des hommes, dans leur enfance, afin de prévenir toute révolte de leur part ; ce que l’auteur rapporte comme un récit fabuleux[2]. On voit donc que celui qui cite l’observation des femmes sauromates, a bien pu traiter de fable le conte des Amazones. M. Lebas (Monuments d’antiquité figurée recueillis en Grèce par la commission de Morée, 1er cahier, p. 65) dit en expliquant les détails du bas-relief qui, dans le temple de Phigalie, représentait la défaite des Amazones : « Le plus grand nombre ont la poitrine entièrement cachée, quelques-unes ont le sein droit découvert ; aucune ne l’a mutilé, bien qu’on ait prétendu que l’un et l’autre usage était propre aux Amazones, en ce qu’il permettait de se servir plus facilement de l’arc. Cette mutilation n’a pour elle que l’autorité de quelques auteurs au nombre desquels on est surpris de rencontrer Hippocrate

  1. Page 78, Éd. Frob.
  2. Page 490, Éd. Frob.