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introduction.

universel comme lui. Il avait, ainsi que l’on voit par le catalogue de ses ouvrages, porté son attention sur les points les plus importants. L’anatomie, la physiologie, la diététique, les épidémies, la fièvre, peut-être la rage et les maladies convulsives, tout cela avait été traité par lui. Si nous possédions ses livres, nous nous ferions une idée très exacte de ce que fut la médecine du temps et en dehors d’Hippocrate. Quelques termes médicaux qu’il employait sont venus jusqu’à nous. Le nom d’ulcère phagédénique se trouvait dans ses écrits[1]. Il a reconnu très vaguement, comme Hippocrate, les pulsations des artères ; il les appelait battements des veines[2]. Il avait beaucoup écrit ; et Cicéron[3], le comparant à Héraclite, dit : Héraclite fut très obscur, mais Démocrite ne l’est nullement. Il y en a qui trouvaient à son style quelque chose d’élevé et de poétique comme à celui de Platon ; Sextus Empiricus le compare à la voix de Jupiter ; Aristote donne les plus grands éloges à sa profonde science. Il avait employé des mots qui lui étaient propres, et qui trouvèrent des interprètes dans Hegesianax et Callimachus. Il avait composé différents ouvrages sur la physiologie et la médecine. En voici la liste :

1o De la nature de l’homme ou de la chair, 2 livres ;

2o Des humeurs ;

3o Des pestes ou des maux pestilentiels, 3 livres. La perte de cet ouvrage est très regrettable ; car les anciens ne nous ont laissé que bien peu de choses sur ce sujet, pour lequel nous devons plus aux historiens qu’aux médecins. Démocrite attribuait ces grandes épidémies à une cause singulière, la destruction des corps célestes et la chute des ato-

  1. 'Ώσπερ ἐν τοῖς ἕλκεσι φαγέδαιναι κάκιστον νόσημα.
  2. Φλεβοπαλίη. Érotien.
  3. De Divin. 2, 64.