Les pièces (Lettres, Décret et Discours) que l’on trouve à la suite de la Collection hippocratique, sont certainement fort anciennes, mais elles n’en sont pas moins apocryphes. Elles comprennent quatre objets différents. Ce sont : 1o Les Lettres et le Décret concernant la peste qui désola la Grèce pendant la guerre du Péloponèse ; 2o les Lettres relatives à la folie de Démocrite et la correspondance qui s’établit ensuite entre ce philosophe et Hippocrate ; 3o la Lettre d’Hippocrate à son fils Thessalus ; 4o les Discours relatifs à la guerre faite par les Athéniens à l’île de Cos.
1o J’ai déjà eu occasion de montrer (p. 41) que les services rendus par Hippocrate dans la peste d’Athènes, étaient une pure fable. Les Lettres et le Décret, examinés en eux-mêmes, ne supportent pas la critique ; et, quand même Thucydide ne serait pas là pour en faire comprendre la fausseté, il suffirait d’y jeter un coup-d’œil pour juger que ces pièces sont apocryphes. Voyez comme Artaxerce se plaît aux antithèses : Sans être en guerre, dit-il, nous avons la guerre[1]. Pætus, à qui il s’adresse, lui répond que les secours de la nature, qui guérissent les autres maladies par les crises, n’ont aucune efficacité contre l’épidémie pestilentielle, et que l’art seul, amenant une crise artificielle, triomphe de la peste[2]. Ces antithèses sont d’un rhéteur qui donne la raison de ce qui ne fut jamais, à savoir de la guérison, par l’art d’Hippo-