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APPENDICE

À L’INTRODUCTION.

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§ Ier.
Du dialecte des livres hippocratiques.


Quelque étranger que cet objet soit aux études médicales qui constituent la partie essentielle de mon travail sur Hippocrate, je ne puis cependant me refuser à consacrer quelques pages à cette recherche. Il m’importe de donner, de mon auteur, un texte aussi correct qu’il me sera possible ; et cette correction embrasse non seulement tout ce qui peut éclaircir le sens, mais encore tout ce qui rend au style sa pureté native.

Hippocrate était dorien : pourquoi a-t-il écrit en ionien ? L’Ionie avait de bonne heure fourni des écrivains et des savants ; une branche de la plus ancienne philosophie grecque est appelée branche ionienne. Naturellement les Ioniens écrivirent dans le dialecte qui leur était familier. Cette habitude se perpétua ; et presque tous les philosophes, excepté les Doriens de la Grande Grèce et de la Sicile, employèrent le dialecte ionien. C’est de ce dialecte que se sont servis Anaxagore, Parménide, Démocrite, Mélissus, Diogène d’Apollonie. Il ne faut pas chercher d’autre raison de la préférence que le dorien Hippocrate donna à l’ionien. On a raconté, il est vrai, qu’il l’employa pour complaire à Démocrite. Mais en cela il ne fit que se conformer à un usage qui prévalait de son temps. L’ionien, dans la période qui a immédiatement précédé le brillant développement de la gloire littéraire d’Athènes, était la langue de la philosophie et de la science.

Avant d’essayer de décider quel a été véritablement l’ionien d’Hippocrate, il faut rechercher ce que les critiques grecs ont dit sur ce sujet. On a vu, dans le chapitre consacré aux commenta-