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appendice à l’introduction.

dans le commentaire de Galien sur le livre des Humeurs, ni, de là incorporée dans le manuscrit ; supposition qui d’ailleurs serait démentie par l’étude du manuscrit 2255, lequel, présentant de très notables divergences avec le texte ordinaire de nos imprimés, en présente par conséquent avec le texte, peu différent, qui a été adopté par Galien.

Ce détail donne un intérêt et une importance particulière au manuscrit 2553, lequel se trouve ainsi, dans les bibliothèques modernes, le représentant d’un ancien exemplaire de la bibliothèque de Rufus, homme, dit Galien, qui s’efforçait toujours de conserver les anciennes leçons[1].

En résumé, il résulte de tout ce qui vient d’être exposé et discuté dans ce paragraphe, 1o que, dans l’antiquité, il y avait un texte latin de la Collection hippocratique lequel paraît avoir été plus généralement adopté ; 2o que ce texte est, au fond, celui sur lequel Galien a composé ses commentaires, et celui qui a été reproduit par la plupart des copistes pendant le moyen âge, et, de là, dans nos éditions imprimées ; 3o que cependant le texte de nos éditions et celui qui a été suivi par Galien, présentent quelques diversités qui, sans être très considérables, annoncent deux éditions antiques mais peu différentes du texte de la Collection hippocratique, et que celle qui a été transcrite par les copistes du moyen âge et par nos éditions imprimées, n’est pas celle que Galien avait sous les yeux ; 4o que les éditions de Dioscoride et d’Artémidore n’ont laissé aucune trace dans les textes qui sont arrivés jusqu’à nous ; 5o qu’à côté du texte sur lequel Galien travaillait quand il rédigeait ses commentaires, à côté du texte très semblable à celui-là qui est reproduit dans nos livres imprimés, à côté des éditions d’Artémidore et de Dioscoride, il se trouvait des exemplaires qui contenaient des différences de lecture importantes et très notables, et que de ces exemplaires nous avons un représentant dans le manuscrit 2253.

  1. Ἀνὴρ φυλάσσειν μὲν ἀεὶ πειρώμενος τὰς παλαιὰς γραφάς. Tome v, p. 188, Éd. Basil.