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éditions et traductions complètes

Ἱπποκράτους Κῴου ἰατροῦ παλαιοτάτου πάντων ἄλλων κορυφαίου βιβλία ἅπαντα.. Hippocratis Coi medici vetustissimi, et omnium aliorum principis, libri omnes ad vetustos codices summo studio collati et restaurati. — Froben, Basileæ ; 1538, in-fo.

Douze ans après les Aldes, Froben, imprimeur de Bâle, publia une édition des œuvres d’Hippocrate. Ce fut le médecin Janus Cornarius qui se chargea de cette grande entreprise. Voici en quels termes il explique le travail auquel il s’est livre : « Non-seulement les obscurités et les difficultés du texte ont empêché les gens studieux d’en faire leur lecture habituelle ; mais encore la rareté des exemplaires et les fautes dont ils sont remplis créaient de nouveaux obstacles. J’ai cru que je rendrais service aux médecins laborieux, si je leur ouvrais et épurais en même temps cette source abondante de savoir. Et je ne veux pas ici tant vanter mes services que le zèle admirable de Jérome Froben et de Nicolas Episcopius, qui, sans regarder à la dépense, ont voulu que le texte fût corrigé par moi, d’après trois manuscrits très anciens ; ces trois manuscrits appartenaient l’un à Adolphe Occo, l’autre à la bibliothèque de Jean Dalburgius ; le troisième a été fourni par Jérome Gemusæus, qui aida notablement les Froben dans la collation ; il avait été prêté par Nicolas Copus, fils de Guillaume Copus de Bâle, archiatre du roi de France. Galien a été aussi mis à contribution ; de telle sorte qu’Hippocrate est sorti de l’imprimerie des Froben aussi correct qu’il est possible. Plus de quatre mille passages, qui avaient été ou omis, ou altérés dans l’édition de Venise, ont été restaurés ; cette rectification a été faite par moi avec tant de scrupule que je n’ai changé que ce qui était manifestement vicieux ; et, là même où les leçons étaient douteuses, j’ai suivi de préférence celles que Galien a données. »

Malgré ce langage de Cornarius, il m’a semblé que son édition diffère de celle d’Alde, moins par les soins qu’il y a donnés, que par le fait même des manuscrits qui lui ont servi. Son texte a été reproduit, presque sans aucun changement, par les éditeurs subséquents des œuvres complètes d’Hippocrate.

Son édition est aujourd’hui hors d’usage, comme celle d’Alde, et par les mêmes raisons. Le texte grec y est nu, sans notes, sans