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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/627

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de l’ancienne médecine.

lités restent mélangées l’une avec l’autre, nul mal n’est éprouvé ; car le froid est tempéré et mitigé par le chaud, le chaud par le froid ; c’est quand l’une des deux s’isole, que le mal commence. Mais dans le moment même où le froid survient et cause de la souffrance, tout d’abord et par cela seul le chaud arrive, fourni par le corps, sans qu’il soit besoin d’aucune aide ni préparation. Et cela s’opère aussi bien chez l’homme sain que chez l’homme malade. En effet, d’un côté, si, en santé, l’on veut, pendant l’hiver, se refroidir soit par un bain froid, soit de toute autre manière, plus on essaiera de le faire, sans toutefois se geler complètement, plus, après s’être rhabillé et mis à couvert, on éprouvera un échauffement considérable. D’un autre côté, si l’on veut se procurer une forte chaleur soit par un bain chaud, soit par un grand feu, puis demeurer avec le même vêtement et dans le même lieu qu’après s’être refroidi, on éprouvera un froid bien plus vif, et l’on frissonnera bien davantage. Celui qui s’évente à cause d’une chaleur étouffante, et se donne du frais de cette manière, se sentira, au moment où il cessera de se rafraîchir, dix fois plus brûlant et plus étouffé que celui qui ne fait rien